mardi 29 avril 2008

La route du Roi, d'Amman à Pétra

Nous voilà donc arrivés à l’aéroport d’Amman ce mercredi matin. Welcome to Jordan ! Vous allez le voir dans les prochains posts, il y a vraiment de magnifiques sites et paysages à découvrir en Jordanie !

Une fois passées les formalités de visa, nous retrouvons notre voiture de location qui nous attend sur le parking de l’aéroport. Contrairement à la Syrie, il est peu pratique d’utiliser les transports en commun en Jordanie. Bon il ne faut pas avoir peur de conduire en Jordanie… mais j’en reparlerai plus loin.

Il existe trois routes principales pour traverser la Jordanie du Nord au Sud :
- la route du désert (Desert Highway), à l’Est, autoroute principale empruntée par la majorité des Jordaniens (la plus rapide liaison entre le Nord et le Sud), qui traverse le désert (comme son nom l’indique !).
- la route du Roi (King’s road), qui emprunte les traces d’une ancienne route caravanière reliant Damas à Aqaba.
- la route de la mer Morte et du wadi Araba, à l’Ouest, qui longe la mer Morte et la frontière avec le-pays-dont-je-ne-citerai-pas-le-nom-si-je-veux-pouvoir-continuer-à-m’exprimer-librement-sur-ce-blog (regardez la carte si vous n’avez pas compris…).

Pour rejoindre Pétra dans la soirée, nous avons décidé de prendre la route du Roi. Cette route ancestrale traverse des paysages extraordinaires, en passant par plusieurs petites villes (Madaba, Kerak, Tafileh, Shobak, et par plusieurs canyons spectaculaires (vallées du wadi Wala et du wadi Mujib). Cette route est assez peu fréquentée, car les bus, taxis et camions qui traversent la Jordanie préfèrent la Desert Highway plus directe. Seuls quelques touristes tentent l’expérience, comme nous… Et puis cette route nous a permis de découvrir la Jordanie « authentique », bien loin de la Jordanie « touristique » qui attire les cars de touristes…


Balade dans la Jordanie « authentique »…

Première ville traversée : Madaba. On s’est un peu perdu à la sortie de l’aéroport, mais on a fini par retrouver cette petite ville… L’occasion pour nous de faire une première étape « logistique » : ravitaillement en dinars jordaniens, essence, et nourriture.

A 10km de Madaba, notre premier contact avec la Mer Morte : le mont Nébo, qui culmine à 840m d’altitude. C’est sur ce mont que serait mort Moïse, après avoir contemplé la « Terre Promise ». Car nous avons effectivement un beau panorama sur la Mer Morte et la Cisjordanie. On devine également le Jourdain, qui se jette dans la Mer Morte.



Panorama sur la Mer Morte



A quelques dizaines de kilomètres de la frontière avec la Cisjordanie :
des noms de villes qui font souvent l’actualité…

Après le mont Nébo, nous récupérons la route du Roi, pour ensuite faire un crochet à l’Ouest vers Machéronte (Makawir en arabe). Environ 22km sur une route en cul-de-sac, pour atteindre un point de vue encore plus époustouflant qu’au mont Nébo.


Petite pause en rase campagne


Des moutons comme on en a rencontré un peu partout en Jordanie et en Syrie... même au bord des autoroutes!


Attention, c'est nouveau: voici une vidéo! (Attention, ça prend du temps à charger pour ceux qui ont une connexion Internet lente... tu peux aller chercher tes mots croisés Maman...).



Arrivée à Makawir

A quelques kilomètres de la Mer Morte




Retour sur la route du Roi, on accélère un peu le rythme… car la route est encore longue jusqu’à Pétra. Pour atteindre Kérak, nous traversons un magnifique canyon : le wadi Mujib, où serpente la route du Roi sur une quinzaine de kilomètres.


La descente du canyon du wadi Mujib



La descente jusqu’au fond du canyon, sur une route en lacet.
Au fond, un barrage construit il y a quelques années, qui crée un plan d’eau artificiel.





On the road to Kerak

Plan d’eau au fond du canyon








C’est vraiment pour de tels paysages qu’il valait le coup de louer une voiture… Cette route du Roi est vraiment envoûtante, avec de tels canyons et vallées encaissées. Après le wadi Mujib, nous avons enchaîné avec le wadi el-Hasa. Puis la ville de Kérak, et Tafileh. Il commence à se faire tard, et la nuit arrive… alors qu’il nous reste encore une centaine de kilomètres à parcourir pour rejoindre Pétra. On voulait éviter de conduire de nuit, mais nous avons pris notre temps dans l’après-midi… Voilà donc le soleil qui se couche alors que nous sommes à Tafileh.




De nuit, la conduite devient plus difficile. Premier problème : se repérer !! Déjà qu’il n’y a pas énormément de panneaux, mais alors de nuit c’est encore plus difficile de s’y retrouver… D’autant plus que les phares de notre voiture de location ne sont pas très bien réglés.


Encore quelques kilomètres !!

Et une dernière petite vidéo si vous voulez vivre la sensation du road-trip de nuit en plein désert...



Nous finissons par approcher Pétra, après avoir traversé des paysages désertiques sur la fin du trajet (enfin on ne voyait pas grand-chose à vrai dire…). On a même dû faire face à une mini tempête de sable !

Arrivée à l’auberge de jeunesse, et aussitôt au lit : une très longue journée nous attend le lendemain !!

Patience, les photos de Pétra arrivent…
A+

De l'Ouest verdoyant à l'Est désertique...

Nous sommes arrivés de nuit à Palmyre (Tadmor en arabe), en provenance du Krak des Chevaliers. Un petit tour par l’hôtel pour déposer nos affaires, puis repas « traditionnel » bédouin : le mensaf, un plat à base de riz et de poulet. Un petit tour pour admirer le site archéologique de nuit, puis direction le lit, afin de récupérer avant cette grosse journée de marche…

Palmyre by night


François qui déguste le mensaf
Lever de bonne heure, il y a des choses à voir à Palmyre ! Palmyre n’est pas véritablement une découverte pour moi (cf. : excursion à Palmyre en février), mais je n’avais pas eu le temps de faire tout ce que je voulais en février.
Vue sur l’oasis à notre réveil, de notre hôtel

Le château arabe, qui domine Tadmor


Pour commencer, visite de la vallée des tombeaux : le tombeau d’Elahbel, et l’hypogée des Trois Frères. Le tombeau d’Elahbel est une tour funéraire, dans laquelle 300 sépultures ont été retrouvées. Le chef est enterré au RDC de la tour, les esclaves tout en haut. Il existe plusieurs tombeaux similaires dans la vallée des tombeaux.

Début de journée dans la vallée des tombeaux


Le tombeau d’Elahbel
Puis notre chauffeur de taxi nous a proposé de poursuivre avec lui vers le château arabe de Fakhr-ed-Din. Je n’avais pas eu le temps d’y aller la dernière fois, mais cette fois je ne voulais pas le manquer ! Non pas parce que le bâtiment vaut vraiment le détour (enfin c’est ce que dit le guide du routard… on n’est pas rentré pour vérifier), mais surtout pour la magnifique vue sur toute l’oasis et la ville de Palmyre. Et nous n’avons pas été déçu…
Vue sur le désert, et en particulier la route de Deir-Ez-Zor qui le traverse

Au premier plan le site archéologique, au second plan la palmeraie

Vue sur la ville de Tadmor, qui loge autochtones et touristes

Le château arabe

La vallée des tombeaux

La vallée des tombeaux, avec en particulier le tombeau d’Elahbel, précédemment visité

La vallée des tombeaux, au milieu des dunes de sables

François en plein questionnement existentiel

Des dunes de sable comme dans les films
A partir du château arabe, nous avons entrepris la descente pour rejoindre le site archéologique de Palmyre.
La descente vers le site archéologique



La vallée des tombeaux (encore...)

Des chameaux, euh non, des dromadaires (mais ils les appellent camel)
Le site de Palmyre est inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco (comme le Krak des Chevaliers et le centre-ville d’Alep)… c’est donc notre 3ème site Unesco en 3 jours ! Le site est très étendu, puisque l’enceinte courait initialement sur 20km autour de la ville. Palmyre, ville commerçante, est née il y a probablement 4000 ans ; ce sont les Grecs qui l’ont érigée en capitale du commerce, avant qu’elle ne soit ensuite envahie par les Romains.
Le site de Palmyre

Le site archéologique est composé de plusieurs monuments :
- la grande colonnade, qui traverse la ville sur 1,2km ;
- l’agora, vaste enceinte carrée entourée de colonnes, qui était la place « publique » ;
- un théâtre ;
- le sénat ;
- plusieurs temples, et parmi eux le plus important : le temple de Bel (dédié à Bel, dieu des Palmyréniens).

Maman et bébé dromadaires

Oh c’est mi-mi

L’agora


Le portique transversal


Balade en dromadaire, un truc pour les touristes…

L’arc monumental symbolisant l’entrée de la grande colonnade

Le temple de Bel
Après cette petite balade sur le site, nous avons retrouvé un peu de fraîcheur (relative…) au beau milieu des Palmiers.



Voilà, il était temps vers le début d’après-midi de réfléchir à la manière de retourner vers Alep… Nous prenons l’avion le lendemain de bonne heure direction la Jordanie, donc nous avons décidé de ne pas trop tarder pour reprendre la direction du Nord.

Minibus vers Homs (2h) et sa gare routière (elle m’avait manqué depuis le temps…), puis bus vers Alep, avec un nouveau film à sensation pour nous tenir éveillé (au programme : un soap opera égyptien… il faut voir pour comprendre ce que c’est…).

Serrés dans le minibus vers Homs, sous un soleil de plomb en plein désert

La traversée du désert

Autour de nous : rien (sauf quelques poteaux électriques…)

La bifurcation vers Bagdad
Arrivée à Alep en début de soirée, nous retrouvons Kinan, notre sensationnel hôte des deux premiers soirs du voyage. Petite soirée dans une caverne, autour d’un thé et d’un narguilé, puis dodo, car demain c’est levé tôt, notre avion est à 6h30.

Moi, Kinan et Issam

Photo de groupe avant de quitter la Syrie : moi, Kinan et François
Et voilà, la partie syrienne de notre voyage s’achève (avant de retrouver Damas en fin de séjour)… On gardera un très bon souvenir d’Alep, et surtout de notre guide et hôte Kinan, qui nous a vraiment très bien accueillis ces quelques jours !! Nul doute que nous aurons l’occasion de nous recroiser, à Alep, Damas ou ailleurs…

Le lendemain, mercredi 2 avril : dur dur de se lever pour aller attraper notre avion à l’aéroport… Moi en tout cas ça va mieux au niveau « santé », suite aux petits "problèmes" à Homs deux jours plus tôt (vous vous souvenez, la gare routière…). Par contre c’est François qui va moins bien : je lui ai « refilé » ma tourista…

1h30 de vol plus tard : arrivée à l’aéroport d’Amman.
Rendez-vous dans mon prochain post pour les photos de notre road-trip jordanien…
A+